«Avec un sens esthétique raffiné, Serge Lutens a beaucoup apporté à ce que l’on a qualifié plus tard de parfumerie de niche. Depuis plus de 20 ans, il imagine des créations originales et élégantes qui plongent souvent dans un Orient fantasmé. De belles histoires et des parfums d’exception.»
Autodidacte, Serge Lutens s’est très vite tourné vers la beauté et quand il a imaginé ses premières collections de maquillage pour Dior (en 1967), ses propositions relevaient d’une folle audace avec des femmes au teint diaphane, blanc. Personnellement il a développé un goût personnel pour le noir et son cortège de ténèbres. Engagé ensuite par Shiseido en 1980, il créa les collections de maquillage et pu débuter sa vraie passion, le parfum. Sa première création, Nombre noir (1982), est mystérieuse et déjà opulente (benjoin, tonka, miel…).
Aujourd’hui introuvable, Nombre noir est un collector et possède déjà les prémices de la signature de Serge Lutens. Naquit ensuite une collection assez extraordinaire où l’esprit des voyages s’est mis à vagabonder vers des contrées ofactives originales. Ambre sultan est la quintessence d’un Orient fantasmé autour d’une senteur enveloppante, enivrante. Arabie donne les clefs d’une boîte de Pandore dont le trésor serait un marché aux épices. Musc Koublai Khan entraîne l’imaginaire vers le territoire des Mongols et esquisse le souvenir de muscs interdits. Ces parfums, le plus souvent voluptueux, se remarquent avec leur sillage opulent. Parfois une plante, une fleur est à l’honneur ainsi un Iris Silver Mist d’un délicatesse et suavité infinie magnifiant la douce senteur obtenue par les rhizomes d’iris. Un Datura noir enivrant. La Tubéresue criminelle pousse cette fleur sulfureuse à assumer son côté pharmaceutique qui pourrait déplaire tant il est présent, mais qui est aussi toute la richesse de cette fleur dramatique dont, pendant la floraison, on conseillait jadis de ne pas laisser sortir les jeunes filles. Sans oublier un parfum grand public, Féminité du bois, autour de l’idée que les bois peuvent aussi être féminins.
Ces merveilles sont aujourd’hui plus d’une quarantaine avec la collection très haut de gamme Section d‘or. Leur temple idéal est à Paris, au coeur des Jardins du Palais Royal, dans un lieu mystérieux et étrange entièrement fruit de l’imagination de Serge Lutens.